Moulin de Godet

Moulin - Petit-Canal

Imposant, sur son soubassement, le Moulin de Godet est un témoin illustre de l'intense activité sucrière de la commune. Documentée à partir de 1732, l’habitation sucrerie paraît sur la carte des ingénieurs du roi en 1738 comme une importante sucrerie dotée d’un moulin à bêtes et plusieurs cases d’esclaves. Le domaine appartenait alors à Gabriel de Clugny, gouverneur de l’île de 1784 à 1792. Elle rentra ensuite par mariage dans le patrimoine de la famille Godet des Marais (ou des Marets). Le moulin, construit en pierres basaltiques est orné de 3 bandeaux, large à la base, étroit au sommet. La baie nord en arc segmentaire présente une corniche. Au-dessus un cartouche en creux est gravé d’une croix. Peu courant, la baie sud est équipée d’un toboggan pour évacuer la bagasse. La goulerotte à vesou est creusée dans le pavage. On peut remarquer plusieurs anneaux scellés dans la pierre pour amarrer les ailes. A partir de 1862, la canne fut livrée vers les usines de Clugny, ou de Rancougne, une parcelle ayant été vendue au baron de Rancougne. Puis elle intégra vers 1870, comme la plupart des autres sucreries, l’usine de Beauport. Les moulins étaient construits de manière traditionnelle en pierres ou moellons calcaires liés par un mortier fait de sable, de chaux et de sirop de batterie, avec des tours hautes de 6 à 9 m, les ailes orientées vers l'est, face aux alizés, les moulins dominaient la sucrerie située en contrebas. Le fût du moulin était de forme tronconique et comportait trois ouvertures cintrées dont la plus grande permettait d'introduire les éléments du mécanisme (arbres, lanternes, châssis, rolles…). Une rampe d'accès facilitait l'arrivée des charrettes chargées de cannes. Plusieurs sont encore visibles et relativement bien conservés sur la commune, le Moulin de Dévarieux, mystique, un crucifix dans le cartouche au-dessus de la baie, le Moulin de Girard, discret, sous la végétation, le Moulin de Lubeth, élégant, avec sa coiffe touffue, le Moulin de Michaux, sobre.