Jardin botanique de Deshaies
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VV location

Pointe-à-Pitre

Grande-Terre - 16 427 Hab.

 

Pointe-à-Pitre : défis de l'histoire, énergie d'un peuple.

Les rives marécageuses de la baie du Petit Cul-de-Sac Marin ont très tôt attiré les Amérindiens en raison de sa richesse exceptionnelle en poissons, oiseaux et crustacés divers. On a retrouvé des témoignages archéologiques d'occupation de ce site dans la période post-saladoïde qui s'étend de 800 à 1500 après J.-C. Si le littoral était malsain et insalubre, le plan d'eau présentait bien des avantages pour le mouillage. Face à la rade ouverte sur la mer des Caraïbes et idéalement placé au centre de la Guadeloupe, relié au nord de la Basse Terre par ce bras de rivière qu'on appelle Rivière salée, ce site bénéficiait d'un fort potentiel.
Avec l'arrivée des premiers colons en 1635, la Grande Terre fut petit à petit investie et le territoire occupé par des habitations, les domaines des premiers colons qui cultivaient le tabac, l'indigo puis le café et la canne à sucre. Ce sont les habitants de la proche paroisse des Abymes qui à la fin du XVIIè siècle mirent les premiers en valeur la baie, notamment en creusant un canal navigable entre l'actuel Vieux-Bourg, aux Abymes, et la mer.
Sur l'origine de son nom, plusieurs versions sont proposées. L'une d'elle explique qu'un pêcheur hollandais du nom de Peter s'établit en 1654 sur cet éperon rocheux. Il y aurait développé des activités commerciales avec les bateaux marchands qui venaient s'approvisionner chez Peter à la pointe, d'où le nom de Pointe à Peter, qui devint Pointe à Pitre. D'autres prétendent que l'origine du nom vient d'un arbuste poussant dans les marécages et dont le nom espagnol était pita.
Après différentes tentatives d'implantations infructueuses durant la première moitié du XVIIIè siècle, le bourg n'occupait alors qu'une petite partie du site dit du “morne renfermé“. L'intérêt du lieu fut relancé par les Anglais, qui débarquant en 1759, établirent des entrepôts et des magasins sur les mornes. C'est en 1763, année de la rétrocession de la Guadeloupe à la France, que naît officiellement Pointe-à-Pitre, qui recevra officiellement son nom en 1772. Les travaux de comblement des marais permettent le démarrage de l'aménagement urbain. L'installation de la Sénéchaussée en 1769 confirme cet essor. Malgré le violent incendie de 1780, les grands travaux se poursuivent : église, hôpital militaire, caserne, maisons bien alignées, port en activité, commerces…
Avec la Révolution de 1789, la ville entre dans l'histoire. Après la chute de la royauté en 1792, la Guadeloupe refuse de reconnaître le régime instauré en France mais Pointe-à-Pitre est la première ville à se rallier à la Convention et à son représentant, Lacrosse. Les Anglais revenus sont repoussés par les troupes de Victor Hugues auxquels se joignirent de nombreux nouveaux affranchis suite au décret d'abolition de 1794. La ville continue malgré tout à vivre les soubresauts de l'histoire, avec l'épopée de Baimbridge et le rétablissement de l'esclavage en 1802. Sous la Restauration, elle poursuit son essor et achève son plan d'urbanisme avec l'aménagement des places et de nouveaux équipements publics et religieux : nouvelle église, théâtre, palais de justice. Les édifices militaires sont agrandis ou reconstruits comme l'hôpital et les casernes.
Les tremblements de terre de 1843 puis 1851 et 1897, ravagèrent la ville.  En 1850 et 1871, Pointe-à-Pitre fut la proie des flammes. Le cyclone de 1865 fut suivi d'une épidémie de choléra. Ces catastrophes eurent pour conséquences d'accélérer les travaux d'urbanisme en provoquant l'introduction de matériaux et de techniques nouvelles de construction. La tôle remplaça l'ardoise et la tuile. Les structures métalliques firent leur apparition : halle, église Saint-Pierre et Saint-Paul, musée Saint-John Perse, musée L'Herminier. Le bois, utilisé dès le XVIIIe siècle, restait cependant le matériau dominant dans l'architecture civile. Le siècle s'achève avec la résorption des problèmes d'insalubrité qui caractérisaient la ville ; l'eau arrive à Pointe-à-Pitre puis à partir de 1890, commence le comblement du canal Vatable. L'usine Darboussier qui jouera un rôle économique majeur, est construite. La création contemporaine est surtout marquée par l'introduction du béton armé après les ravages du cyclone de 1928 qui toucha 90% des habitations. L'architecte Ali Tur envoyé par le ministère des Colonies pour reconstruire la Guadeloupe, édifiera ainsi plusieurs bâtiments publics (Palais de justice, collège de Kermadec, Capitainerie). Il sera à l'origine d'un véritable concept moderniste suivi par d'autres architectes jusque dans les années 1960. En périphérie du centre ville, au delà du boulevard Hanne, accompagnant le développement de la cité, le quartier de l’Assainissement tient son nom de la volonté du gouverneur Félix Eboué de réorganiser les faubourgs construits au XVIIIè et XIXè siècles à la structure anarchique et inondés à la saison des pluies. C’est à cette période que la rénovation urbaine de la ville de Pointe-à-Pitre a vraiment pu rendre au quartier sa modernité (Hôtel de ville, CCI) avec l'utilisation généralisée du béton armé. Le palais de la mutualité et la banque de la Guadeloupe (BDAF) sont les œuvres de Gérard Michel Corbin, architecte des colonies féru de modernisme, à l'origine de l'introduction des normes “parasismiques“ pour les bâtiments publics. Pointe-à-Pitre, ville d'art et d'histoire, théâtre d'événements artistiques tout au long de l'année associe avec une exemplaire harmonie son patrimoine culturel avec sa vocation commerciale, l'animation de ses rues et l'énergie de sa population.

Visite de Pointe-à-Pitre.

Avec ses différents visages, le centre-ville, le port, le quartier Vatable et l’assainissement, la ville de Pointe-à-Pitre est une métropole commerçante et accueillante. Ici, les 5 sens sont en éveil pour apprécier ses charmes, aller à la rencontre d'une population énergique et flâner à la découverte des scènes de rues insolites.
Le centre ancien de Pointe-à-Pitre a gardé son cachet de ville coloniale du XVIIIè siècle. Bâti selon un plan en damier, ses espaces publics et ses équipements administratifs et militaires, il s'est maintenu jusqu'à nos jours sans altérer sa trame ni modifier son caractère.
Au cœur de la vieille ville, la place de la Victoire, plantée de sabliers bicentenaires, traditionnel espace de convivialité entourée de maisons créoles et d'édifices dont la Sous-Préfecture, témoignage de l’architecture militaire coloniale. De place en place, de site en site, on découvre plusieurs exemples d'architecture des XIIIè et XIXè siècle (collèges, musées, administrations etc.) ayant résisté pour certains, succédé pour d'autres, aux différents séismes, cyclones et incendies qui ont plusieurs fois ravagé la ville. L'église Saint-Pierre et Saint-Paul, qui date des années 1850, a ainsi pu grâce à sa structure métallique braver le séisme de 1897. Outre les différents édifices publics à l'architecture coloniale, Pointe-à-Pitre est fière d'abriter sur son territoire des dizaines d'immeubles bourgeois antillais et de nombreuses maisons typiques traditionnelles encore bien conservées, Place de la Victoire, rue Peynier, rue Bébian, rue Achille René Boisneuf, rue Sadi Carnot.  Illustrations d'un glorieux passé, bustes et monuments agrémentent d'un parfum d'histoire cette promenade urbaine.
Loin de se satisfaire de son élogieux label de Ville d'art et d'histoire, Pointe-à-Pitre vit au rythme du commerce et vibre au son des musiques comme pour combler cette insatiable envie de nouveaux défis.
Si les rues Frébault et de Nozières sont les plus commerçantes, le quartier piétonnier de la rue Saint-John Perse et les rues adjacentes bénéficient d'une exceptionnelle animation souvent accompagnée des rythmes entrainants des joueurs de Gwo Ka. Flâner dans les marchés est ici une deuxième nature. A la Darse, son marché au poisson et ses marchandes de fruits et légumes, quai Gatine, pour l'artisanat d'art local, au marché central où les femmes, coiffes en madras, interpellent gentiment le chaland en proposant confitures savoureuses ou épices parfumées, quant au marché aux fleurs, il se tient Place Gourbeyre. Plus à l'écart, s'isntallent quotidiennement le marché de Bergevin et le marché à Mam Réau où les paysans de la région viennent vendre leur production. Couleurs, saveurs, amicales négociations et sourires bienveillants sont de mise.
Vers le port, d'anciens entrepôts ont gardé leur caractère, quai Layrle, quai Foulon, quai Lefèvre, et la capitainerie construite en 1934 par l'architecte Ali Tur bénéficie d'une architecture dévoilant les influences orientales de la tour centrale qui, tel un phare, se signale par une grande qualité sculpturale. Si près de 800 000 passagers fréquentent tous les ans le port de Pointe-à-Pitre, il a depuis la création de celui de Jarry à Baie-Mahault remplacé son activité commerciale par le tourisme de croisière. Dotée aussi d'une marina, Pointe-à-Pitre reçoit tous les 4 ans l'arrivée de la Route du Rhum, course transatlantique en solitaire qui part de Saint-Malo - www.ville-pointeapitre.fr. Cartes de Guadeloupe touristiques Chemin Bleu et plans-guides de villes disponibles à l'Office de tourisme.

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