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Anse-Bertrand

Grande-Terre - 5 276 Hab.

 

Anse-Bertrand : sensations fortes entre terre et mer.

Au nord de la Grande Terre, sur un plateau calcaire séparé par plusieurs dénivellations, d’une superficie de 63,90 Km2, la commune d’Anse-Bertrand avance fièrement ses côtes sculptées de nombreuses anses entre la mer des Caraïbes et l’océan Atlantique.
Outre son titre d’anse, qui correspond à ses contours si harmonieusement festonnés, on raconte que son nom lui vient du prénom du premier pêcheur venu s’installer dans la commune, Bertrand Patternait.
A l’origine peu fertile, cette région fut pendant plusieurs centaines d’années le refuge des Indiens Caraïbes. Arrivés d’Amérique du sud vers 1000 après J.C. grâce à de grands canoës qu’ils fabriquaient avec le bois de gommier, les Caraïbes étaient un peuple de guerriers. Armés d’arcs, de lances, de massues en bois et de torches, ils se montrèrent souvent féroces contre les Arawaks installés avant eux sur l’île. Ils habitaient dans des villages composés de petites maisons aux toits de chaume et aux murs faits de bambous. Sous un carbet central pouvant contenir jusqu’à 120 hamacs, les hommes se rassemblaient pour organiser la vie de la tribu. Les Caraïbes savaient cultiver la terre et pratiquaient la pêche. Les hommes brûlaient arbres et buissons pour préparer le terrain, les femmes plantaient (igname, patate douce, manioc, tabac, coton), cuisinaient, tissaient des hamacs, fabriquaient des cordages pour la pêche et confectionnaient vannerie et poterie pour contenir aliments et liquides. Avec la farine de manioc, on fabriquait les galettes et le jus servait à cuire racines et piment pour le ragoût. Excellents marins, les Caraïbes pêchaient de diverses façons, avec arc et flèches (près de la surface), des lignes munies d’hameçons faits de coquillages, des harpons (langoustes) et même, grâce à certaines feuilles pilées puis jetées à l’eau, en paralysant les poissons.
Des Indiens Caraïbes vécurent ainsi dans la région jusqu’à ce que les Européens débarquent à leur tour au XVIIè siècle. Fuyant les nouveaux occupants, ils reçurent cependant du gouverneur Charles Houël l’autorisation d’occuper quelque 2000 hectares à proximité de la Grande Vigie. Mais les conditions de vie sur ces terres arides étaient si difficiles qu’en 1730, on n’en comptait plus qu’une centaine sur le territoire.
Petit à petit leurs terres furent cédées aux colons venus y cultiver le coton qui fut longtemps une activité majeure dans cette région (en 1790, on comptait 12 cotonneries) et la canne à sucre. Le XIXè siècle fit la part belle à l’activité sucrière puisque 25 habitations-sucreries étaient dénombrées en 1818. Plus de 70 % des surfaces cultivées furent à cette époque réservés à la canne. Les nombreux moulins présents sur la commune témoignent encore de ce riche passé cannier. Mais le rendement était dans cette région parmi les plus bas et la faible productivité des terres conduisit une grande partie des habitations à faire broyer leur canne dans la commune voisine de Port-Louis par les usines de Bellevue et Beauport. A la fin du XIXè siècle, l’importante usine de Beauport racheta la majorité des terres sucrières, mais son activité cessa en 1990.
L’agriculture de la commune repose toujours sur la canne à sucre dont le poids économique, social et culturel reste très significatif et cette activité s’est considérablement modernisée. La récolte de la canne débute en général en février. Les cannes sont rapidement acheminées vers les usines (sucrerie Gardel principalement, ou distilleries), immédiatement traitées afin de préserver la teneur en saccharose, broyées, puis transformées en sucre (ou en rhum). Les initiatives des agriculteurs ansois, au même titre que leurs collègues de l’ïle, témoignent d’une volonté de préserver leur outil de production en s’intéressant à de nouvelles perspectives d’utilisation du produit, notamment à partir de la bagasse (engrais, aliments pour animaux, énergie etc.). Nombreux sont ceux aussi qui ont opté pour une plus grande diversification et se sont orientés vers l’élevage ou le maraîchage avec, principalement, le développement de la culture du melon.
Le bourg d’Anse-Bertrand a gardé tout son charme. Plusieurs maisons à l’architecture traditionnelle, beaux exemples du savoir-faire artisanal de l’époque, peuvent être admirées notamment avenue Vital Borifax, rue Schœlcher et rue Abbé Grégoire. En se dirigeant vers la mer, on découvre le buste de Victor Schœlcher, puis l’église Saint-Denis, entouré d’un cimetière typique chargé d’histoire. Bientôt sera construit non loin le nouvel Espace multimedia d’Anse-Bertrand. Plus haut, face au monument aux morts, la Mairie de style néoclassique et le bel édifice de la bibliothèque. Le marché fraîchement repeint par une équipe de jeunes Ansois motivés abrite quelques marchandes de légumes et d’épices. Plus au nord, la Ravine sable, récemment aménagée avec promenade et carbets, suit le front de mer battu par les vagues et mène jusqu’au petit port de pêche bien protégé. La rue Joseph Ignace conduit au terrain du village de l’Eclipse où se déroulent les traditionnelles foires artisanales et de nombreux événements sportifs et culturels. La rue Armand Budan (peintre et photographe ansois du XIXè siècle) se prolonge par rue du Moulin de Grands Fonds et le moulin du même nom.

Visite d'Anse-Bertrand.

Des falaises abruptes surplombant une mer déchaînée aux charmantes plages de sable fin, des terres arides couvertes d’arbustes aux essences résistantes, au spectacle paisible des champs de canne, la nature a gardé à Anse-Bertrand toute son authenticité. Elle se dévoile ici au rythme lent des balades et livre ses attraits magiques en une symphonie de couleurs, de sons, de senteurs qui s’entremêlent et stimulent les sens.
Terre de légendes, Anse-Bertrand renferme une multitude d’histoires suggérées par cette nature impressionnante et certains habitants pourront vous conter le mythique récit du “trou à man coco“, dramatiser la persistance du figuier maudit qui pousse à même la pierre des moulins ou commenter les intrigues passées de l’habitation Mahaudière.  
Le littoral présente une succession d’anses (Anse à la Barque, Anse à Tortues, Anse Pistolet…) et de falaises d’où l’on peut jouir de panoramas exceptionnels. La Trace des falaises au départ de l’habitation Mahaudière  vous mène jusqu’à la Porte d’enfer, son lagon et le “célèbre“ trou de Madame Coco“. La D 122 conduit jusqu’à la grandiose Pointe de la Grande Vigie tout au nord, avec retour ponctué de petites anses blotties entre des pitons rocheux d’où l’on peut profiter de magnifiques vues pour regagner, récompense suprême, la belle plage de l’anse Laborde. Les cyclistes apprécieront quant à eux la randonnée, entre la plage de la Chapelle et l’Anse Colas. Un parcours qui mènera les marcheurs jusqu’à la Pointe plate.
Au cours de ces promenades, on découvre la végétation du littoral ansois, raisinier bord de mer, catalpa, avec ses feuilles en forme de cœur et ses fleurs jaunes (à ne pas confondre avec le toxique mancenillier), poirier pays, frangipanier, et dans les zones de mangrove, mangle rouge, palétuvier noir et siguine.
Loin de la mer et ses fureurs, à distance des paysages sauvages de la côte, une escapade en pleine campagne vous fera traverser quelques villages où les anciens au visage marqué par les années de labeur, cultivent leur jardin créole ou devisent à l’ombre d’un manguier. Dans ce paysage rural à l’histoire tourmentée, lumières ocres sur les façades de cases typiques, reflets dorés dans les champs ondulants au vent, effluves de cuisine épicée, parfum de canne fraîchement coupée, bêlement des cabris entrent en harmonie pour provoquer d’intenses émotions.
Plus à l’intérieur des terres, en bordure de chemins parfois peu carrossables, les tours des moulins en pierre plantés immuablement au milieu des anciens domaines replongent dans l’histoire. Moulins à vent Le Mercier, Beaufond, Budan, de Grands Fonds sont autant de témoins de ce passé sucrier, préservant jalousement la mémoire de tous ceux qui les ont construits et actionnés jusqu’à l’avènement du broyage organisé et centralisé dans les usines.
Aujourd’hui forte d’une population de 5102 habitants, Anse-Bertrand, tout en préservant sa vocation agricole, s’est tournée vers de nouvelles activités en valorisant le talent de ses artisans et en développant harmonieusement son tourisme. En parfaite osmose avec ces paysages inoubliables, de petites structures d’hébergement se sont créées. Gîtes ou bungalows tenus par des gens du pays ou des amoureux de la Guadeloupe pour longtemps, ces lieux allient pour le plus grand bonheur du visiteur, tranquillité et convivialité.
Terre de champions, la commune a fortement encouragé depuis plusieurs décennies la pratique des sports. Elle organise chaque année de nombreuses manifestations sportives, notamment les 20 km du Nord Grande-Terre au mois d’octobre, et peut être fière d’avoir vu naître sur ses terres le célèbre footballeur champion du monde 98 Lilian Thuram, la sprinteuse Christine Arron aux multiples titres, et plusieurs coureurs cyclistes de haut niveau qui ont fait et font encore la gloire du club local, l’UVN.
Outre des équipements sportifs bien répartis sur tout le territoire, la commune dispose du seul hippodrome de l’île à Saint-Jacques et développe activement la pratique des sports aquatiques puisqu’elle a récemment accueilli une épreuve du championnat du monde de surf.
Terre de rencontres, Anse Bertrand ne faillit pas à sa réputation. Ici, on aime se parler, se réunir, construire ensemble de nouveaux projets et il ne manque pas d’occasions de partager des moments de liesse pour une fête au son du “ka“, le tambour traditionnel, lors de challenges sportifs, dans les concours de bœufs tirants qui se déroulent sur ses terres ou pendant les foires artisanales ou chacun vient exprimer ses talents. Cartes de Guadeloupe touristiques Chemin Bleu et plans-guides de villes disponibles à l'Office de tourisme. www.ot-ansebertrand.fr

 
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